Fukushima : ce chien a vécu un miracle
Dans la zone des 12 km, un chien a survécu grâce à la viande séchée restée collée sur les os des cadavres de vache.
Les gens libres renoncent parfois à vivre mais les animaux se battent pour survivre à Fukushima.
Les animaux abandonnés enchaînés se battent encore pour survivre.
Ils ne pensent pas au sens de la vie mais ils nous montrent comment vraiment vivre.
Un réalisateur de films, M. Kitada, a trouvé un chien survivant dans une étable dans la zone des 20 km. Voici ce que nous avons vu alors que nous étions en train de réaliser un film titré “Dans la zone des 20 km, la zone d’exclusion absolue”. J’ai suivi M. Matsumura (53 ans), le dernier habitant de Fukushima. Il vit toujours à Tomiokamachi, à 12 km de l’usine de Fukushima. Il s’occupe des animaux abandonnés. Des centaines de bovins ont été abandonnés jusqu’à en mourir de faim. Nous avons visité un horrifiante étable.
Comme vous le voyez sur la photo, un camion de 2 tonnes est garé devant l’entrée de la maison comme s’il en défendait l’accès. Nous avons été obligés de suivre un long chemin pour le contourner.
Une marche de 5 mins …
Beaucoup sont mortes de faim. Pas d’eau, rien à manger, l’enfer. Même au bout d’un an et demi la puanteur est énorme.
C’est la vérité brute, J’étais dégoûté d’être un être humain. Ce n’est pas une tristesse ou une sympathie impulsive, de la colère ou du désespoir, mais le sentiment inextinguible de détester être un être humain. Nous devrions tous en assumer la responsabilité et en accepter la sanction définitive. Nous étions effondrés de désespoir. Nous en avons presque maudit l’amour, l’espoir, la paix ou le bonheur pour les humains.
Au fond de cet enfer, nous avons trouvé un vieux chien dans une allée. Il était toujours vivant.
Il était évidemment dévoré par la gale, la peau malade, une infection de vers du cœur, sous alimenté et déshydraté.
Il était couvert de tiques et a survécu dans la radioactivité depuis le 311.
Il a sans doute mangé les centaines de vaches mortes. Mangeant seulement les minuscules bouts de viande séchée restés collés aux os, il a attendu son maître pendant un an et demi. Il n’y avait rien d’autre à manger.
“Ce chien est un miraculé …”s’est murmuré M. Matsumura. J’ai eu des frissons en entendant ce qu’il a dit ensuite. “C’est notre sort. Sauvons ce chien.”
Il a caressé le chien pour le sortir de l’enfer. On l’a mis dans la benne du camion pour l’apporter chez un vétérinaire hors de la zone dangereuse.
Ce n’est pas comme à Tokyo. La plupart des vétérinaires sont fermés le dimanche. On a appelé partout, au bout de deux heures, nous en avons enfin trouvé un ouvert, à Onahama.
Ensuite, le chien sera soigné quelques jours à la clinique jusqu’à ce que que M. Matsumura vienne le chercher. Il s’occupe de soigner les centaines de bétails, chats et chiens, je me sens mal pour lui. Cela peut sembler une excuse mais j’ai déjà un chiot sauvé à Narahamachi, à Fukushima, et il a une maladie de peau ou une gale. Je n’ai aucun endroit où le mettre pour les séparer.
De toute façon, ce chien a vécu un MIRACLE.
Je reviendrais le voir la semaine prochaine.
Source : http://fukushima-diary.com/2012/08/dog-survived-with-the-dried-meat-sticking-around-the-bone-of-dead-cattle-12km-area