Grèce: le début des ennuis pour les gouvernements européens ?

Antonis Samaras s’apprête à vivre une fin de mois chargée. Le 24 août, le Premier ministre Grec doit s’entretenir avec la chancelière allemande Angela Merkel. Le lendemain, il sera reçu à Paris par François Hollande. Auparavant, Antonis Samaras devrait s’entretenir le 22 août à Athènes avec le chef de file de la zone euro, Jean-Claude Juncker. Cet encombrement de calendrier n’est pas le fruit du hasard. La Grèce réclame deux ans de plus pour arriver à l’équilibre budgétaire. En d’autres termes, Athènes propose de réduire son déficit à zéro en 2016 et non pas en 2014.

Sans surprise, l’Allemagne s’est déjà opposée à cette requête. Pourtant, celle-ci semble économiquement justifiée. L’économie grecque est en piteux état. La contraction du PIB pourrait atteindre 7% cette année. C’est la cinquième année de récession consécutive. 7% c’est aussi le niveau de déficit public grec. 2,4 point de plus que ce qui était prévu. Dans ces conditions, il semble illusoire de programmer un retour à l’équilibre budgétaire en 2014. Angela Merkel devra donc sans doute négocier un assouplissement avec Antonis Samaras.

Le problème pour l’Europe, c’est que si la Grèce retarde son ajustement budgétaire, les créances qu’elle possède sur ce pays seront remboursées moins vite. A terme, certaines créances ne seront peut-être pas remboursées du tout, tant la situation économique de la Grèce est mauvaise. C’est en tout cas la crainte de certains économistes. « Nous avons eu un plan d’échange de dette avec les créanciers privés. Nous aurons tôt ou tard un plan d’échange de dette avec les créanciers publics », expliquait l’un d’entre eux avant les vacances d’été. « La Grèce ne pourra pas rembourser ses dettes : il faudra étaler considérablement les remboursements et sans doute effacer une partie de l’ardoise », expliquait un autre.

Nous n’en sommes pas encore là. La Grèce n’a pas encore plaidé sa cause auprès des dirigeants européens. Mais dans la proposition qu’elle compte faire aux dirigeants européens, la Grèce désire repousser à 2020 contre 2016, le début du remboursement du premier prêt effectué par l’Europe et le FMI, d’un montant de 110 milliards d’euros. Et certains experts à Bruxelles doutent dejà la capacité de la Grèce à réduire son déficit public. Même en disposant de deux années supplémentaires.

Source : http://lexpansion.lexpress.fr/economie/grece-le-debut-des-ennuis-pour-les-gouvernements-europeens_325253.html