L’État bloque des crédits, 8000 emplois menacés
Des centaines de PME et 8000 d’emplois spécialisés dans l’entretien des réseaux électriques seraient fragilisés à cause des retards de paiement de l’État, rapporte Le Parisien.
Depuis début juillet, pas moins de quatre sénateurs sont montés au créneau, s’inquiétant pour les dizaines de PME vivant de ce travail nécessaire à la bonne distribution de l’électricité dans nos campagnes. «Le Fonds d’amortissement des charges d’électrification (FACÉ), qui finance jusqu’à 80% des travaux d’électrification dans certains départements, est aujourd’hui bloqué», a détaillé Ladislas Poniatowski (UMP), lors d’une récente audition de la ministre de l’Environnement, Delphine Batho, devant la Commission du développement durable.
Pour contrebalancer les coûts d’entretien du réseau, plus importants en zone rurale qu’en ville (les distances d’acheminement de l’électricité sont plus grandes), l’État a créé le FACÉ en 1936. Aujourd’hui, il cofinance par exemple la modernisation des réseaux et l’enfouissement des lignes électriques.
Le fonds lui-même n’est pas à sec, souligne le sénateur dans son intervention: il a été crédité en 2012 de 370 millions d’euros, dont 210 millions d’euros ont déjà été versés par ERDF. «Pourtant, pas un centime n’a à ce jour été versé aux syndicats d’électricité en charge de l’électrification. (…) Quand les fonds 2012 seront-ils débloqués? Ces syndicats travaillent avec des petites et moyennes entreprises dont certaines sont aujourd’hui proches de la faillite», s’inquiète-t-il.
La faute aux prédécesseurs
C’est la faute à nos prédécesseurs, répond en substance le gouvernement. Suite à la réforme «mal préparée» de ce FACÉ, le ministère a rencontré «des problèmes administratifs et comptables», «ce qui a retardé les projets», a expliqué Delphine Batho. Elle assure travailler à «normaliser la situation le plus rapidement possible».
Les élus locaux restent méfiants. Pour commencer, ils ne voulaient pas de cette réforme qui consistait à transvaser ce fonds d’aide d’EDF aux caisses de l’États. Ils craignaient que le gouvernement n’en profite pour réduire les dotations. Le gouvernement Fillon les avaient assurés que cela ne remettait «pas en cause le principe d’un mécanisme d’aide à l’électrification rurale, ni le niveau de cette aide». Un engagement renouvelé par la ministre socialiste.
Source : LeFigaro