Pussy Riot: la clémence suggérée par Poutine laisse la défense perplexe
« Cela pourrait être un signal donné par le système sur la manière de se comporter au procès, alors que la pression internationale s’est considérablement intensifiée », a déclaré par téléphone à l’AFP l’un des avocats des Pussy Riot, Mark Feïguine.
Cependant, alors que les débats se poursuivaient dans l’après-midi au tribunal, M. Feïguine a déclaré sur son compte Twitter que « rien n’avait changé », en se plaignant que les droits de la défense « continuaient d’être violés ».
Les avocats de la défense se plaignent notamment que la juge ait refusé à 14 des 17 témoins de la défense de venir témoigner à l’audience.
Parmi les personnes que la défense souhaitait faire intervenir se trouvaient l’avocat et blogueur pourfendeur de la corruption, Alexeï Navalny et l’écrivain Lioudmila Oulitskaïa.
« Les OMON (police anti-émeute) repoussent mes témoins h
« Poutine a une nouvelle fois menti à tout le monde », a renchéri un autre avocat de la défense, Nikolaï Polozov, se montrant très pessimiste.
Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch et Maria Alekhina, arrêtées il y a cinq mois, doivent répondre de « hooliganisme » et encourent jusqu’à sept ans de prison pour avoir chanté en février dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, encagoulées, avec guitares et sonorisation, une « prière punk » anti-Poutine incluant des passages dénonçant le soutien de l’Eglise à l’Etat.
Dans une première réaction jeudi à cette affaire, le président Poutine a estimé qu’il n’y avait « rien de bon » dans ce que les jeunes femmes avaient fait, mais il s’est toutefois montré indulgent à leur égard.
« Je ne pense pas qu’elles doivent être jugées trop sévèrement pour ce qu’elles ont fait », a déclaré M. Poutine en marge d’une visite aux jeux Olympiques de Londres.
La « prière » contre Vladimir Poutine a suscité de nombreuses réactions de désapprobation, dans un pays qui a connu depuis la chute du régime soviétique en 1991 un renouveau religieux.
Mais de nombreuses personnalités russes ont pris la défense des prévenues, jugeant les poursuites et leur maintien en détention disproportionnés avec les faits reprochés.
L’affaire a également ému des stars internationales ainsi que l’opinion occidentale.
Douze musiciens britanniques de renom, dont Pete Townshend et les Pet Shop Boys, ont publié une pétition dans le Times à la veille de la visite à Londres de Vladimir Poutine.
Auparavant, des stars comme le chanteur du groupe de rock américain Red Hot Chili Peppers, Anthony Kiedis, et le chanteur britannique Sting avaient déjà exprimé leur soutien aux jeunes femmes.
Vendredi, la star américaine Danny DeVito a également rejoint les rangs des partisans du groupe russe.
« M. Poutine… Pussy Riot… libérez-les », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Source : AFP