Canada: les Montréalais descendent dans la rue, un avant-goût électoral?

 

Canada: les Montréalais descendent dans la rue, un avant-goût électoral?
Environ quinze mille manifestants se sont rassemblés dimanche à Montréal pour protester contre la hausse des frais de scolarité, tandis que leurs chefs plaçaient cette action dans le contexte d’élections susceptibles d’être bientôt déclenchées au Québec.

 

A Montréal, la manifestation a attiré entre 10 000 et 15 000 personnes, selon une estimation de l’AFP.

Avant le début de la marche, la manifestation a été déclarée illégale par les forces de l’ordre, les organisateurs ayant évité de leur communiquer l’itinéraire à l’avance.

Sous un soleil de plomb, une foule hétéroclite de jeunes, de familles et de retraités a arpenté les rues montréalaises au son des casseroles, des sifflets et des tambours. En début de cortège, une banderole affichait ces propos: « Dehors les néolibéraux. Ici, comme ailleurs, on a raison de se révolter« .

Le Premier ministre québécois « Jean Charest a été stratégique, il a mis les étudiants dans une voie de garage, pour aller préparer les élections« , a expliqué Monique Rocheleau, retraitée de 72 ans, inquiète pour l’avenir de ses deux petit-enfants. « Informer les jeunes de l’importance d’aller voter »

Présent dans le cortège, Amir Khadir, député de Québec Solidaire (gauche) à l’Assemblée nationale du Québec, a expliqué: « C’est une continuité pour préparer l’automne qui s’en vient, pour faire comprendre aux libéraux qu’il est dans l’intérêt du Québec que les élites politiques ne soient pas uniquement à l’écoute du milieu des affaires et des chambres de commerce« . « Elles doivent être à l’écoute de leurs citoyens« , a-t-il ajouté.

Yanick Grégoire, vice-président de l’un des trois principaux syndicats étudiants, la Feuq, a indiqué aux médias que les manifestants se rendaient devant les bureaux montréalais de Jean Charest pour dénoncer le fait que « le conflit sur la hausse des frais de scolarité n’est toujours pas réglé« .

Le porte-parole d’un autre syndicat, la Classe, Gabriel Nadeau-Dubois, a souligné que si l’objectif à court terme était de combattre la hausse des frais de scolarité, le mouvement s’était élargi pour s’opposer au « néolibéralisme » de Jean Charest conduisant vers « la privatisation de la santé et de l’éducation« .

Gabriel Nadeau-Dubois a ajouté que même si un parti favorable aux revendications des étudiants sortait vainqueur d’éventuelles législatives anticipées –celles-ci pourraient être annoncées début août et se dérouler début septembre– ces derniers resteraient mobilisés pour veiller à ce qu’il tienne ses promesses. Il faisait allusion, sans le nommer, au Parti Québécois, la formation souverainiste conduite par Pauline Marois.

De son côté, Eliane Laberge, présidente de la Fecq, a relevé qu’on en était « à la cinquième manifestation nationale et au 160e jour du conflit« .

« Il est de notre responsabilité d’informer les jeunes de l’importance d’aller voter. (…) Si la majorité des jeunes en âge de voter se rendent aux urnes, on aura un gouvernement plus représentatif des jeunes Québécois« , a-t-elle dit.

Source : http://www.rtbf.be/info/monde/detail_manifestation-etudiante-a-montreal-au-gout-electoral?id=7808972