La Sicile va-t-elle faire faillite?

Windshift : Article légèrement orienté car sous entendant que sans l’Europe, pas de solutions.. Agitons donc notre esprit critique sur ces déclarations 😉 Mais il renseigne au moins, sur ce qui se passe en Sicile..

La Sicile croule sous une dette de 5 milliards d’euros envers les banques. L’agence de notation financière Moody’s a déclassé lundi 23 collectivités locales italiennes, dont la région de Sicile à qui elle a attribué la note Baa2, assortie d’une perspective négative. Mardi 17 juillet, le chef du gouvernement italien Mario Monti s’est inquiété mardi d’un risque de faillite de la Sicile, demandant au président de cette région, Raffaele Lombardo, de démissionner. Lombardo (centre-droit) est régulièrement accusé de clientélisme, notamment l’embauche de fonctionnaires régionaux en échange de votes, et de collusion avec la mafia.

Dans un entretien au quotidien Il Corriere della Sera publié le 16 juillet, le numéro deux de l’organisation patronale sicilienne, Ivan Lo Bello, s’était inquiété que la Sicile soit « au bord de la faillite. Le maire de Palerme, principale ville de Sicile, partage cette inquiétude. « A cause du mélange explosif du désespoir de nombreuses familles et de la mainmise de la criminalité organisée, une guerre civile pourrait même éclater », a déclaré Leoluca Orlando, porte-parole de l’Italie des Valeurs (gauche), dans un entretien publié ce vendredi par le quotidien économique autrichienWirtschaftsblatt.

La crise est particulièrement palpable à Palerme, qui affiche un déficit de 500 millions d’euros. « De nombreux commerces ferment, des familles à faible revenu ne peuvent plus payer leur facture d’électricité », décrit-il. « La Sicile est la Grèce de l’Italie. Nous nous maintenons à flot seulement parce que nous appartenons à l’Italie », a ajouté Leoluca Orlando, champion de la lutte anti-mafia, qui a accédé en mai dernier au poste de maire de la première ville de Sicile.

Raffaelle Lombardo, un gouverneur…spécial

Le maire de Palerme espère un changement grâce aux élections régionales prévues à l’automne. « Cela devrait marquer la fin de la politique qui a conduit la Sicile au bord du gouffre », a-t-il déclaré, fustigeant un système politique corrompu qui a dilapidé sans scrupule l’argent public.

Au coeur de ce système, un homme, Raffaele Lombardo, gouverneur de la région. Cet ancien chirurgien de 62 ans, à la tête de la Sicile depuis avril 2008, rencontrera Mario Monti le 24 juillet prochain, et devrait ensuite démissionner. Un article du Figaro dresse un bilan catastrophique de son mandat. Le déficit de la Sicile atteint cette année 5 milliards d’euros, soit 6% du PIB sicilien. Et il continue de recruter à tour de bras : les focntionnaires au siège du gouverneur (ils sont 1382) sont plus nombreux qu’au 10 Downing Street, la résidence du Premier Ministre britannique. Et, en plus, beaucoup sont très grassement rémunérés : un fonctionnaire sur six gagne plus de 120.000 euros par an.

Inquiété à plusieurs reprises pour des liens présumés avec la mafia, Lombrado n’en n’a cure : le jour de son inculpation, raconte le Figaro, il a recruté, pour prendre la tête d’une société publique, un homme juste sorti de prison pour avoir traiter avec…la mafia.

Depuis 1948, la Sicile bénéficie d’un statut particulier, qui lui offre une autonomie politique et budgétaire, et rien ne lui oblige à rendre des comptes au gouvernement de Rome. Mais aujourd’hui, dégardée par l’agence de notation Moody’s à Baa2 avec une perspective négative, la Sicile pourrait bien devoir se tourner vers les autorités italiennes ou vers l’UE sous peine d’aggraver encore la situation économique de la Botte.

Source : http://lexpansion.lexpress.fr/economie/la-sicile-va-t-elle-faire-faillite_316851.html