Si rien n’est fait, la zone euro va voir disparaître 4,5 millions d’emplois supplémentaires d’ici 2016
Si rien n’est fait rapidement, la zone euro déjà durement touchée par le chômage, pourrait perdre 4,5 millions d’emplois supplémentaires au cours des quatre prochaines années, alerte l’Organisation internationale du travail, quelques heures à peine après la sonnette d’alarme tirée par l’OCDE.
« Tout indique qu’une récession prolongée du marché du travail se prépare. Le chômage de longue durée augmente et beaucoup de travailleurs se retrouvent exclus du marché du travail », s’inquiète l’OIT. Si jusqu’ici le chômage a surtout touché les pays de l’Europe du Sud, les Etats épargnés comme l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique ou encore le Luxembourg enregistrent désormais des signes d’une situation du marché du travail qui aurait cessé de s’améliorer…
L’OIT appelle donc les Etats à limiter l’austérité, qui aura une incidence négative sur l’emploi sans réduire significativement les déficits budgétaires. L’OIT pointe également du doigt les mesures de flexibilité du marché du travail engagées par 13 des 17 Etats membres de la zone euro. « Dans un contexte macroéconomique morose, ces réformes sont susceptibles d’entraîner un nombre accru de licenciements sans aucun effet d’entraînement sur la création d’emplois », prévient-elle.
En se concentrant sur l’austérité, la zone euro a mis de côté la réforme indispensable du secteur financier, qui est selon l’OIT au centre de la crise. Or, « si les circuits du crédit étaient restaurés et le ratio d’investissement par rapport au PIB ramené à ce qu’il était avant la crise (…) environ deux tiers des emplois perdus depuis le début de la crise seraient récupérés », fait-elle valoir. L’organisation se prononce en faveur d’une union bancaire et d’un renforcement de la réglementation.
Pour sortir de l’austérité, l’OIT souligne également la nécessité d’investir et de soutenir les demandeurs d’emploi, en particulier les jeunes travailleurs. Enfin, une bonne gestion des différences de compétitivité entre les pays de la zone euro s’impose. Dans les pays frappés par la crise, une stratégie de réindustrialisation doit être lancée.