JAPON : LA REVOLUTION DES HORTENSIAS CONTINUE
… 16 mois sont passés. Aucune donnée officielle n’a été communiquée par le gouvernement mais des centaines de morts sont suspectées d’avoir un lien avec la radioactivité. Des enfants aux plus vieux, de Fukushima à Tokyo, et même jusqu’en Californie, d’innombrables vies sont menacées, des naissances sont avortées.
Des femmes et des hommes qui étaient en bonne santé avant le 11-3 souffrent à présent de symptômes inconnus et le gouvernement interdit aux hôpitaux de les soigner correctement.
Pour minimiser le pire accident nucléaire, le gouvernement, la grande presse, les entreprises et les administrations font de la rétention d’information, pris en flagrant délit de manipulation.
Au prétexte d’une « fourniture d’électricité stable », le gouvernement japonais et les compagnies d’électricité font bouillir de l’eau de la pire façon possible dans l’univers – électricité nucléaire. De l’Inde, d’Angleterre et jusqu’au Japon, on voit nombre de cadavres au fond des vaisseaux.
Ce n’est pas qu’à cause de Fukushima, c’est aussi à cause des déchets nucléaires et des nourritures contaminées que meurent les survivants, nous. Sachant que tout est contaminé, le gouvernement japonais répartit les déchets nucléaires sur tout le Japon même jusqu’à Saipan et en Amérique au lieu de déplacer les enfants et les gens.
Et maintenant il n’y a plus aucune nourriture non contaminée.
Que donner à manger à nos enfants ? Le gouvernement japonais fait de nos enfants son dépotoir nucléaire final.
Nous n’avons pas d’information, pas de nourriture saine, nulle part où aller mais le gouvernement redémarre l’usine nucléaire de Ohi et programme le redémarrage de celle de Monju, le surgénérateur, en août.
Allons-nous le laisser nous tuer tous jusqu’au dernier ?
Non, nous ne le devons pas.
Ce que le gouvernement a redémarré n’était pas la centrale nucléaire. Ils ont redémarré nos esprits.
Nous combattrons jusqu’au dernier.
Nous avons de plus en plus de dernier homme : A Osaka, Chiba, Ohi et dans Tokyo, de plus en plus de gens rejoignent les manifestations.
Les trois cents de Ohi nous ont montré comment nous battre. Le gouvernement japonais a redémarré la centrale nucléaire mais nous n’abandonnerons jamais.
Regardez-nous nous dresser. Nous étions la grue endormie pendant des années. Les ailes sont brisées, les plumes sont tombées mais nous nous réveillons finalement. Nous allons nous lever à nouveau et écarter les ailes pour tuer toutes les tiques qui se sont reproduites pendant que nous dormions trop longtemps. Nous sommes déjà trop exposés mais il reste toujours de nouvelles vies sous les plumes.
Le 29 juin 2012, les ailes de 200 000 personnes ont encerclé la résidence officielle.
Le vendredi suivant, la police a essayé de nous enfermer sous le sol alors que les rues et la résidence officielle sont construites avec nos propres impôts.
Mais c’est seulement le début.
La manifestation n’a rien à voir avec une quelconque idéologie. C’est l’instinct de conservation de la nature humaine.
Nous ne pardonnerons jamais au gouvernement et nous n’oublierons jamais ce qu’ils ont fait.
Nous allons changer notre pays par nous-mêmes.
C’est la guerre de la vérité pour annihiler tous les mensonges du gouvernement.
Ne nous abandonnez pas, dites à vos voisins ce que nous faisons. C’est une guerre contre la grande presse, contre les trusts électriques et contre tous ces mangeurs de budgets publics pour qu’ils nous rendent notre terre.
Source : fukushima-diary.com
Les japonais et les français ont baptisé la série de manifestations du nom de « AJISAI revolution / La révolution des hortensias”. Ajisai, c’est l’hydrangea, l’hortensia.
Elle fleurit en juin, un tas de petites fleurs qui s’unissent pour en faire une grosse. Elle existe en une variété de couleurs et une même fleur peut changer la sienne aussi.
Prenons-en de la graine !