Fièvre Pokemon Go : Les conseils d’une association de protection de l’enfance

IMPORTANT : Nous avons vus hier le côté amusant et plutôt positif de ce nouveau jeu qui emballe la planète.  Afin de modérer une vision trop naïve et angélique de cette activité voici quelques conseils très utiles aux parents d’enfants contaminés par cette fièvre…

Fièvre du Pokemon Go : 5 conseils pour protéger les enfants de la réalité « augmentée »

Royaume-Uni, France — Pour la première fois, un jeu de réalité augmentée incite les fans de jeux vidéo, enfants comme adultes, à sortir de chez eux ! Le jeu Pokémon Go, est une bonne nouvelle pour les parents qui rêvent de voir leurs enfants prendre l’air. A condition, toutefois, de prendre quelques précautions, selon la National Society for the Prevention of Cruelty to Children (NSPCC), la plus grande association caritative de protection de l’enfance au Royaume-Uni [1,2].

Pokémon Go : quésaco ?

Le jeu Pokémon Go n’est sorti que depuis le 7 juillet mais il bat déjà tous les records de téléchargement aux Etats-Unis et dans certains pays d’Europe. Le principe du jeu est de partir à la recherche de pokémons virtuels (petites créatures vivant en harmonie avec les humains) dans des vrais lieux, dans la vraie vie, afin de les capturer, les chasser, et de faire éclore leurs œufs. Le jeu, gratuit, est uniquement téléchargeable sur téléphone. Il fonctionne grâce aux données de géolocalisation et à l’appareil photo du mobile. A l’approche d’un Pokemon, le téléphone se met à vibrer et lorsque la créature apparait (virtuellement) sur l’écran, il n’y a plus qu’à la viser avec l’appareil photo du smartphone et à lancer une Poké Ball pour l’attraper…La capture de Pokémons et la récolte d’objets dans des « PokéStops » permettent de changer de niveau et de participer à des compétitions.

En France, la sortie officielle du jeu a été retardée au milieu de la semaine en raison de l’attentat de Nice, mais certains ont déjà contourné les règles pour commencer la traque…

Les bons points et les mauvais points

Le jeu a plusieurs côtés positifs. Les joueurs/dresseurs parcourent parfois des kilomètres à la recherche des petites créatures. Ils augmentent ainsi leur niveau d’activité physique et leur taux de vitamine D ! Aussi, la chasse aux Pokémons pourrait, selon joueurs et experts, améliorer l’humeur grâce au lien social qui se créé entre les joueurs et à l’activité physique, deux paramètres connus pour diminuer l’anxiété, la dépression et améliorer les fonctions immunitaires.

L’utilisation de l’application, notamment par les enfants, n’est pas exempt de dangers.

Cependant, l’utilisation de l’application, notamment par les enfants, n’est pas exempt de dangers (accidents liés au manque de concentration, mauvaises rencontres…) Au Royaume-Uni, la National Society for the Prevention of Cruelty to Children (NSPCC) a réagi rapidement et a publié quelques recommandations à destination des parents.

Mettre des limites

Si un enfant va trouver quelques Pokémons près de chez lui, il devra probablement parcourir quelques kilomètres de plus pour en trouver d’autres…Il est donc recommandé de lui préciser jusqu’à quelle distance il peut s’éloigner du domicile. En outre, les Pokémons peuvent apparaître dans des lieux privés où il n’a pas le droit d’entrer (certains délits ou actes de vandalismes ont d’ailleurs été commis dans des propriétés privées sous prétexte de chasse aux Pokémons). Enfin, dans les endroits non-familiers, il est préconisé de jouer avec des amis et/ou en famille, de respecter les lois locales et les lieux visités. Mardi, la police indonésienne a annoncé qu’un Français était entré par inadvertance dans une base militaire en jouant à Pokémon Go. Il a été interpellé et longuement interrogé…

Gare au manque de concentration

Tout absorbé par son jeu, l’enfant peut oublier de faire attention à son environnement. Il faut donc lui rappeler l’importance de se concentrer aux abords des routes et d’une manière générale lorsqu’il marche sur un terrain accidenté.

Attention aux mauvaises rencontres

Le jeu peut rassembler plusieurs joueurs autour des lieux où les Pokémons sont « présents ». La NSPCC met donc en garde contre de possibles mauvaises rencontres, notamment entre enfants et adultes.

Attention également aux vols de portables sur les lieux où se trouvent les Pokémons.

Dans un pays en état d’urgence, comme la France, les attroupements dans certaines zones sensibles peuvent également être déconseillés. D’après Le Figaro A Paris, le Sénat a d’ailleurs déjà interdit une chasse aux Pokémon organisée dans les jardins du Luxembourg …

Plus de batterie

Le jeu est très énergivore pour la batterie du téléphone. Il existe donc un risque que le téléphone se décharge rapidement et qu’il ne permette plus à l’enfant de joindre ses parents. La NSPCC souligne l’importance d’alerter les enfants sur ce problème et de leur fournir éventuellement des batteries portatives.

A quel âge ?

La NSPCC ne recommande pas de limite d’âge mais suggère aux parents de faire accompagner leurs enfants d’un adulte ou d’un enfant plus âgé s’il leur parait trop jeune pour comprendre certains risques.

Un temps pour tout

Les parents doivent être vigilants à ce que le jeu ne devienne pas trop chronophage, qu’il n’ait pas un retentissement démesuré sur la pratique des autres activités de la journée ou sur le sommeil de l’enfant.

Gratuit mais…

D’un point de vue plus matériel, si le jeu est téléchargeable gratuitement, il peut s’avérer tentant d’acheter des crédits supplémentaires pour augmenter de niveau. Il peut donc être utile de vérifier les paramètres du téléphone et du compte pour empêcher ces achats ou de les limiter pour éviter une note salée… Un bonus de 14 500 Pokécoins virtuels coute 79,99 livres britanniques (95 euros).

Respect des données privées

Enfin, pour créer un compte, il est nécessaire d’entrer des données personnelles, notamment une date de naissance et une adresse email, via les réseaux sociaux. Il est, cependant, possible de demander à ce que ses données ne soient pas partagées.

Concernant les inquiétudes entourant l’arrivée du jeu Pokémon Go en France, l’Hexagone n’est pas en reste comme l’indique ce tweet de la gendarmerie nationale en date d’hier : « Conducteurs, ne jouez pas à Pokémon Go. Piétons, redoublez d’attention. »

Aude Lecrubier, Brenda Goodman, Tim Locke

REFERENCES:

1.NSPCC: Pokémon GO: Our open letter to Nintendo UK

2. Pokémon Go: a parent’s guide Tips and advice for keeping children safe on Pokémon Go

SOURCE DE L’ARTICLE – édition abonnés

http://francais.medscape.com/voirarticle/3602542_2?nlid=108515_2401