Protéger son potager de la chaleur ou d’une humidité excessive

Quelques astuces qui vous aideront à lutter contre les caprices climatiques de l’été

Comment faire pour garantir une croissance harmonieuse à nos légumes quand le temps n’est pas de la partie. D’autant que les végétaux du potager ne détestent rien de plus que les à-coups climatiques ou les longues périodes de jours identiques ? “Un mauvais temps, c’est un temps qui dure”, disaient nos anciens. Que ce soient des températures caniculaires ou des pluies incessantes, c’est au jardinier de s’organiser pour “amortir” au mieux l’incidence d’un climat qui devient défavorable.

On ne peut rien contre le temps !
Il est évident que nous n’allons pas pouvoir changer les conditions climatiques à notre guise. Mais avec un peu de persévérance, d’imagination, et finalement du matériel assez simple, le jardinier ingénieux fera face aux difficultés tout en faisant preuve de sa capacité à recycler des matériaux pourtant promis à la déchetterie, créant de cette façon et à son échelle un potager à la fois durable et productif.

De tout un peu
Chaleur et humidité raisonnablement, voici rapidement résumées les exigences de nos légumes. Il est bien sûr plus facile d’arroser que de se prémunir des excès d’eau, plus facile de faire baisser la température que de l’augmenter sensiblement. Pour malgré tout y parvenir, à nous de faire preuve de bon sens et d’observation : deux qualités essentielles au jardin.

Nos astuces pour réussir vos légumes malgré les à-coups climatiques de l’été :

Paillage : fraîcheur garantie

Arrosage d'un carré de salades protégées par un paillis

Écologique, extrêmement efficace, assurant la protection du sol, sa régulation thermique et hydrique, favorisant l’arrivée de nombreux lombrics, le paillage est une des solutions reines en cas de temps sec prolongé. Étalé de façon à faire un tapis protecteur autour des cultures, il protégera les légumes-fruits bien sûr, mais sera également le bienvenu sur vos rangs de légumes-feuilles et racines qui apprécieront cette manne de fraîcheur. Pour résumer, tout le potager est bon à pailler !
Le choix du paillis : même si on commercialise de nombreux paillis (film plastique, toile tissée…), rien ne vaut une bonne couche de paille naturelle ou de déchets de tonte. Cette couverture biodégradable est la seule qui, en plus de son rôle protecteur, nourrit et régénère le sol mis à mal par des températures extrêmes.

Coup du parapluie : ombrage du potager

Ombrière pour jeunes plants fabriquée avec un parapluie usé, le tissu est remplacé par du voile

Ne jetez plus vos vieux parapluies. Il n’est pas toujours indispensable de dépenser des sommes élevées… un peu d’astuce et d’imagination suffit parfois ! Un simple parapluie, dont la toile est remplacée par un voile d’ombrage, et l’objet retrouve une seconde vie.

Comment l’utiliser : facile à déplacer en fonction des repiquages, des endroits du jardin les plus exposés aux rayons ardents du soleil, “l’ombrellière”, maintenue au sol par un simple petit piquet, est de ces objets malins qui protégeront efficacement le cerfeuil, les semis de laitues ou de chicorées, les repiquages de choux, etc.

Légumes sous ombrière : protection de l’été

Tomate sous abris ombré

Fleurs de tomates qui “coulent” et ne se formeront pas, brûlures sur les fruits des piments, poivrons, aubergines et Cucurbitacées, ou impossibilité de repiquer salades et chicorées ne supportant pas un tel stress, l’ombrière devient alors indispensable.

Comment faire : du fait de leur hauteur, c’est bien sûr pour les tomates que l’ombrière, cet abri réalisé pour protéger les légumes du soleil, est la plus difficile à réaliser. Quelques piquets de châtaignier ou d’acacia plantés tous les 2 m en ménageant une légère pente, des traverses tous les mètres destinées à supporter soit une toile d’ombrage ou, plus esthétiques, des canisses formeront une protection simple et efficace.

Melons au sec

Pose d'une tuile sous les melons afin de les isoler du sol

S’il y a bien deux choses que les melons détestent, ce sont l’humidité stagnante et la baisse des températures en fin de saison estivale. Cumulés, ces deux facteurs climatiques freinent leur mûrissement et provoquent même des pourritures.

Comment faire : les solutions ne manquent pas pour isoler les fruits du sol. Pierres plates, tuiles, briques, chute d’isolant de construction (attention à leur composition), tout est bon pour empêcher l’humidité de la terre et la fraîcheur qui l’accompagne de gagner nos précieux melons. Cette technique simple est également valable pour les concombres et toutes les Cucurbitacées en général.

Tessons de briques et tuiles pour effet “poêle de masse”

De la brique dans les allées

Si elles ont en plus l’avantage d’être esthétiques, briques et tuiles concassées disposées sur un feutre géotextile dans les allées agissent comme de véritables réservoirs de chaleur.

Conseil d’utilisation : présentant l’avantage de ne pas être brûlantes même quand le soleil est au plus fort, ces tuiles emmagasinent cependant la chaleur du jour et la restituent la nuit. Dispositif très efficace au potager entre les carrés de légumes et les allées.

Risques de mildiou : à surveiller

Tomates protégées sous un châssis surélevé

Temps couvert, humidité, nuits froides provoquent de fortes rosées matinales : les risques de mildiou s’accroissent. Fixés sur des pieux à hauteur pour ne pas provoquer de brûlures sur le feuillage ou sur les fruits, les châssis surélevés évitent aux tomates ou autres légumes-fruits d’être trempés, tout en garantissant une bonne ventilation.

La mise en œuvre : pour une efficacité optimale, installez-les avec une légère pente pour éviter les stagnations de pluie, 30 cm au-dessus des plantes quand elles auront atteint leur taille définitive. Cette technique demande un peu de surveillance, particulièrement pour ombrer (canisses, brandes…) quand, au risque d’être brûlant, le soleil daigne enfin se montrer.

Housses plastiques : protection pour les nuits fraiches

Pose de housses à tomates

Des grands moyens à employer avec précaution… Les housses plastiques protègent des températures les plus froides. Quasiment indispensables quand le temps se fait par trop mauvais !

Mode d’emploi : perforées pour éviter une trop forte condensation, les housses seront enlevées dès que la chaleur augmente dans la journée pour permettre la pollinisation des fleurs, aérer les pieds protégés, puis réinstallées pour la nuit.

Ardoises : capter et restituer la chaleur du sol

Protection du sol autour des poivrons et des aubergines avec des ardoises

Si les tomates ont besoin de chaleur pour se développer, on oublie trop souvent que piments et aubergines sont encore plus exigeants. Un été médiocre et la récolte est dérisoire. Si vous ne disposez pas d’un mur exposé plein sud pour les planter tout contre, il reste cependant possible de recréer de manière significative le microclimat qu’il procure. Extrêmement chauffantes dans un grenier non isolé, les ardoises le seront également dans votre jardin.

La bonne méthode : les ardoises agissent comme des capteurs de chaleur qu’elles restitueront peu à peu. Pour une bonne efficacité, elles ne seront pas posées à même le sol autour des pieds à protéger, mais sur de petites cales qui permettent une bonne circulation d’air.

Par Xavier MATHIAS

SOURCE

http://www.rustica.fr/articles-jardin/reussir-legumes-malgre-variations-climatiques-ete,2124.html

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