Actuellement exposé à la bibliothèque Folger Shakespeare, le manuscrit de Voynich torture les méninges des cryptologues et linguistes de tout bord. Personne n’a encore été capable de le traduire en 400 ans. Mieux, aucun expert ne s’accorde sur ce qu’il peut bien contenir…

Les amateurs de mystères apprécieront celui-ci, qui reste inviolé depuis plus de 400 ans… Celui d’un manuscrit acheté en 1912 par Wilfrid Voynich à une congrégation religieuse romaine. Affublé maintenant du nom de celui qui l’a fait connaître, ce manuscrit reste une énigme. Écrit dans une langue inconnue et illustrée d’étranges images, personne n’est même encore certain de ce qu’est ce livre.

Néanmoins, il est au coeur depuis le mois de novembre dernier, de la dernière exposition de la bibliothèque Folger Shakespeare. Dédié aux textes codés de la Renaissance, l’étrange livre y trouve parfaitement sa place.

Des images et textes étranges

De l’aveu du conservateur de l’exposition, Bill Sherman, au Washington Post : « Le manuscrit de Voynich a rendu fou les personnes les plus intelligentes depuis des siècles« .

Relié dans une couverture de vélin mou à la couleur de vieil ivoire, il contient 240 pages richement illustrées. Mais ces dessins ne le rendent que plus étrange : plantes inconnues, symboles astrologiques, créatures ressemblant à des méduses… Une image représente même un groupe de femmes nues à la peau d’albâtre abattant ce qui semble être un toboggan à eau.

Quant au texte, les amateurs de Tolkien pourraient y voir une ressemblance avec de l’elfique. Si cela semble être un vrai langage, tout le monde en ignore le sens. Des dessins cryptiques, une langue inconnue… Il n’en faut pas plus pour que naissent les théories les plus folles.

Le journal intime d’un extraterrestre ?

Pour le célèbre cryptologue David Friedman qui s’est penché sur cette énigme dans les années 50 : « le manuscrit de Voynich était une première tentative de construire une langue artificielle ou universelle« . Une première lors de sa rédaction au 15ème siècle.

Interrogé par BBC News, Ray Clemens de l’université de Yale, avoue-lui que sa théorie favorite est celle avançant qu’il pourrait s’agir « du journal intime illustré d’un adolescent extraterrestre qui l’aurait laissé sur Terre« . Plus sérieusement, en février 2014, Stephen Bax de l’université de Bedfordshire a annoncé avoir déjà découvert la signification de 14 symboles.

Pour cela, il a comparé les plantes présentes dans le livre à celles que nous connaissons afin de traduire en partie la légende de certaines illustrations. À partir de ces quelques lettres, le chercheur espère, avec l’aide d’autres linguistes, arriver à déchiffrer le texte du manuscrit et peut-être enfin lever le mystère qui l’entoure.

Publié par François Maginiot, le