Lobbying : L' »enquête » sur le nucléaire aux infos de FR2

Nous avons une France bien encadrée par le pro-nucléaire. Cela vous aura peut-être échappé, si vous ne regardez pas les infos à la télé .   Si l’on considère les millions de téléspectateur qui avalent la bouillie médiatique chaque soir, cela n’est pas anecdotique ! La France (qui essaye de vendre ses EPR), n’est manifestement pas prête pour les énergies renouvelables malgré les beaux discours style COP21…  Areva est dans les choux et il faut soutenir EDF.. Les centrales vieillissantes, le stockage, ne sont manifestement pas un problème si on en croit les perroquets bien dressés de l’écran plat. On peut toujours « bricoler » !  Si il y a une prise de conscience de l’importance de  l’écologie  chez les particuliers, dans la classe politique, c’est pas gagné. Là aussi, le fric à tout prix, par n’importe quel moyen, y compris la mise en danger des populations.  Et c’est pas fini : il y en a pour des générations !

En total accord avec l’Élysée, Ségolène Royal a déclaré dans plusieurs médias qu’elle envisageait la construction de plusieurs centrales nucléaires nouvelles en remplacement des centrales vieillissantes, sur les mêmes sites. Au CEA, on parle de 35 réacteurs à construire d’ici 2050 ! (1)

Avec quel argent ? Alors en attendant, on bidouille.

Lisez ce billet d’Emanuel Gontier  : Il décortique une enquête sur le nucléaire orientée, bâclée, déplorable suivie d’une autre qui ne l’est pas moins. Laisser-aller pour des bombes potentielles en terme de dommages, mais rigueur pour les licenciés désespérés de Good-Year qui n’ont nuit qu’à une poignée de cadres..

C’est logique !  TOUT VA BIEN

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Sur France 2, impunité pour le nucléaire, prison méritée pour les salariés de Goodyear

« La relance du débat sur le nucléaire », proclame David Pujadas. Les écolos réclament encore la fermeture des centrales ? Pas du tout. Quand David Pujadas relance « le débat sur le nucléaire », c’est seulement celui sur la prolongation ad nauseam de la durée de vie des réacteurs. « En France, elle est fixée théoriquement à 40 ans. Certaines centrales sont déjà programmées pour 50 ans. » On n’arrête pas le progrès. « Eh bien, les États-Unis, premier parc du monde, viennent d’ouvrir la porte à une durée de vie de 80 ans. » C’est prometteur. Comme le titre, qui laisse penser qu’un réacteur se bonifie avec le temps

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Pour du calva, on appelle ça du « hors-d’âge »… « C’est le plus grand parc nucléaire au monde, commence le reportage. Les Etats-Unis comptent 99 réacteurs qui fournissent 20 % de l’énergie du pays. » Et voilà, ça recommence. France 2 confond « énergie » avec « électricité ». Sur Wikipedia (chiffres de 2013), je vérifie que la part de l’énergie nucléaire représente 19,1 % de l’électricité produite, laquelle représente 12,3 % de l’énergie produite. J’en déduis que le nucléaire représente seulement 2,5 % de l’énergie produite aux Etats-Unis, presque dix fois moins que les « 20 % » assénés par le reporter ! Il reproduit fidèlement une erreur déjà commise dans un reportage tout ébahi par la formidable performance de la Nouvelle-Zélande, où 100 % de « l’énergie » est d’origine renouvelable ! Cette fois, David Pujadas se permet même d’enchaîner avec un reportage sur « le dernier vol du 747 »… qui vole à l’électricité, peut-être ? Ou au kérosène ?

20 % ou 2,5 %, l’enjeu diffère un chouïa. Le surestimer permet de légitimer que « 81 réacteurs ont déjà obtenu le droit de poursuivre leur exploitation au-delà des 60 ans requis ». Requis ? Par qui ? Depuis quand les réacteurs possèdent-ils une durée de vie obligatoire ? « Cela signifie que certaines de ces centrales construites dans les années 70 seront encore en exploitation en 2050. » Fesseinheim, Bugey… (conçues pour 25 ans de fonctionnement).

« Je pense que certaines de ces centrales ne devraient pas être prolongées », pinaille pour la forme un « spécialiste nucléaire à la “Brookings Institution” » avant de s’enthousiasmer : « Mais la vaste majorité d’entre elles, 90 %, peuvent être reconduites sans aucun doute. » Ce qui, en France, nous assurerait le fonctionnement d’une bonne cinquantaine de réacteurs octogénaires. Mais j’ai sûrement tort d’extrapoler.

Le reporter rappelle « l’incident » de Three Miles Island en 1979 (fonte du cœur du réacteur) et révèle que « la question de l’extension de la durée est une vieille envie des autorités américaines… » Ou des exploitants (privés) des centrales ? « … Notamment par souci économique mais aussi parce qu’aujourd’hui la technologie le permet. » Ah bon, on a inventé un nouveau sparadrad pour soigner les fissures – pardon, les rayures – des cuves des réacteurs ? Stephen Burns, rien moins que responsable de la sûreté nucléaire aux Etats-Unis, doté à ce titre d’un fier écusson, précise que les avancées sont moins technologiques que réglementaires : « Les choses changent et nous devons nous adapter, être flexibles, plus souples sur les conditions d’autorisation, être efficaces en s’appuyant sur les moyens existants. » Le nouveau sparadrad, donc. Flexible, si j’ai bien compris. Imperméable, j’espère.

« En matière de nucléaire, les Etats-Unis ont plutôt bonne réputation, reprend le reporter. Tout comme la France. » Une coïncidence. « Cette première mondiale pourrait donc donner des idées à d’autres pays et pourquoi pas aux Français. » Non, pas possible ? Par « Français », ne faudrait-il pas entendre EDF (et Areva, et le CEA…) ? « Car prolonger la vie d’une centrale coûtera de toute façon toujours moins cher qu’une construction nouvelle. » Et même, elle se bonifie. Puisqu’on vous le dit… Trente ans après, la chanson de Castelhemis est toujours d’actualité ! (Musicalement, c’est plus discutable.)
Si le JT de France 2 est jusque dans ses omissions un fidèle porte-parole de l’industrie nucléaire (comme celui de TF1), il n’en est pas moins épris de justice (de classe ?). En témoigne le sujet consacré à une « décision de justice inédite : les huit ex-salariés de Goodyear jugés pour la séquestration de cadres dirigeants de l’usine en 2014 ont donc été condamnés à neuf mois de prison ferme », annonce David Pujadas.

Un reportage rappelle la prise d’otage des « cadres dirigeants », images d’« humiliation » incluses, recueille la réaction indignée des condamnés, passe bien vite sur la décision du ministère public de poursuivre seul la procédure (la direction a retiré sa plainte comme prévu dans un « accord de sortie de crise » signé avec les représentants des salariés). Et mentionne pour la forme les « 1 143  postes supprimés », sans s’attarder sur le sort des licenciés.

Ça se gâte forcément quand David Pujadas prononce la formule rituelle. « Et on va un peu plus loin avec vous, Jean-Paul Chapel. » Plus loin que la raison, en général. « Y a-t-il un durcissement des sanctions judiciaires dans ce type d’affaires ? » « Oui, ça s’est durci. Jusqu’à présent, les sanctions ont été très rares », déplore le spécialiste, en relevant tout de même « une, en 1997, deux mois de prison » mais c’était du sursis donc ça ne compte pas. En revanche, quand une dizaine de postiers « retiennent en otage » des cadres de la Poste en 2010, cela leur vaut d’être relaxés, « Olivier Besancenot en tête », seulement deux kidnappeurs étant condamnées à 1 500 euros d’amende mais ça ne compte toujours pas puisque c’est « avec sursis ».

« Avec la crise, à partir de 2009, les séquestrations se multiplient. Caterpillar, 3M, Mole… A chaque fois c’est la RELAXE », s’indigne Jean-Paul Chapel, rappelant à l’aide d’images accablantes les pires exactions des militants de la CGT. « Quand il y a saccage, la peine n’est guère plus lourde. » Rappelons au spécialiste que la relaxe ne constitue pas une peine. « Quand les salariés de l’usine Continental s’en prennent à la sous-préfecture de Compiègne, ici avec Xavier Mathieu, ils sont condamnés à 1 280 euros de dommages et intérêts, une amende partagée à six. » Des clopinettes !

Quelle écœurante impunité ! Étrangement, Jean-Paul Chapel ne mentionne pas les « bonnets rouges » relaxés pour avoir détruit des portiques écotaxe. Ni l’absence de poursuites contre les agriculteurs, les pêcheurs ou les chasseurs qui « saccagent » les préfectures (voire les ministères) quand ils n’incendient pas un monument historique.

« Il y a un cas emblématique qui n’est pas encore jugé, conclut Jean-Paul Chapel, la chemise arrachée du DRH d’Air France. » Quand le JT avait loyalement servi d’auxiliaire de police. « Cinq salariés sont poursuivis pour violence en réunion, verdict le 27 mai prochain. » En attendant, inutile d’indiquer qu’ils ont été licenciés. De toute façon, ils n’ont pas à s’inquiéter : France 2 leur garantit une reconversion comme chaudronniers, robinetiers ou décontamineurs afin d’assurer les soins palliatifs de nos vieilles centrales.

Samuel Gontier  13/01/2016

http://television.telerama.fr/television/sur-france-2-impunite-pour-le-nucleaire-prison-meritee-pour-les-salaries-de-goodyear,136877.php

(1) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/segolene-royal-envisage-35-162141

NDLR : A CE PROPOS UNE PÉTITION CIRCULE.

Si elle fait autant d’effet à Junker et sa bande que celle contre le TAFTA, bonne chance ! 

Selon les experts, l’Europe pourrait être confrontée au risque nucléaire le plus grave depuis Tchernobyl, à cause du redémarrage par la Belgique de deux vieilles centrales pleines de fissures.
>
> Une explosion a endommagé un de ces réacteurs fin 2015, et un gaz suspect s’est échappé de l’autre il y a tout juste deux semaines. La France, comme l’ensemble des voisins de la Belgique, serait directement touchée par un tel désastre. Près des frontières, les citoyens allemands et néerlandais descendent déjà dans les rues pour manifester. La Belgique veut officialiser sa décision sans que les pays voisins n’aient leur mot à dire. Mais si nous sommes assez nombreux à sonner l’alarme dans les prochaines 72h, nous pouvons arrêter cette folie et obtenir de l’Union européenne ce que les Belges cherchent à éviter: une évaluation indépendante des risques.
>
> Dans les prochaines 72h, déclenchons un énorme tapage médiatique et amenons les dirigeants de l’UE à évaluer la sécurité des centrales, ou à les fermer purement et simplement. Signez maintenant pour éviter le prochain Tchernobyl et faisons de cette action un tournant dans la bataille pour des énergies propres et sûres pour tous – puis partagez la campagne tout autour de vous: ]

https://secure.avaaz.org/fr/belgian_nuclear_shutdown_fr_france_2/?bhTfqdb&v=71985&cl=9340274489n

Merci à Gwendoline.