Les différences entre notre médecine et la médecine chinoise

Les différences entre notre médecine et la médecine chinoise :

Ainsi qu’une retranscription exacte du dialogue :

« Tu sais comment ça se passe la médecine en Chine? Non! Quatre fois par an toute la famille va voir le médecin. Le type les soigne, c’est-à-dire qu’il cherche chez les gens en bonne santé des points faibles qui pourraient devenir des maladies plus tard. Il leur fait des points d’acupuncture, il leur donne des plantes, des corrections de régime, il rééquilibre la machine, on le paye et on s’en va. Pour eux, c’est ça la médecine, c’est empêcher qu’on tombe malade. Par contre si quelqu’un tombe malade, alors là le médecin doit venir chez-lui le soigner et pour ça, on ne le paye pas. Parce que ça ce n’est pas de la médecine. Ils (les Chinois) disent que de soigner la maladie quand elle est là c’est comme si on se mettait à fabriquer des armes après avoir déclaré la guerre ou à creuser un puits quand on a soif, ça marche pas, fallait y penser avant. Alors le médecin chinois il a vachement intérêt à ce que les gens se portent bien car ce sont les biens portants qui le paye. Les malades ça lui bouffe son temps, ça ne lui rapporte pas un rond. Alors s’il a trop de malades il est ruiné le mec. Et puis les gens disent : Il a beaucoup de malades. C’est un mauvais. On va pas chez-lui. Ici c’est le contraire, plus il a de malades, plus il est respecté le mec, plus il gagne de fric. »

D’après un vieil ouvrage sur la médecine chinoise

 

« La médecine taoïste vise à équilibrer le microcosme humain, à l’harmoniser avec le macrocosme universel. Lorsque cet équilibre est réalisé, l’homme ne souffre ni de désordre, ni d’affliction, ni de maladie.

Cette médecine est donc avant tout préventive, prophylactique*, car elle comprend un ensemble de mesures destinées à éviter ou empêcher l’apparition ou le développement d’une ou de plusieurs maladies. C’est pourquoi les empereurs ne rétribuaient leur médecin que lorsqu’ils restaient en bonne santé …

Un acupuncteur observant scrupuleusement les lois du Tao ne limite pas son art à la guérison des maux physiques seulement. La médecine taoïste s’intéresse à l’ « homme total ».

Le médecin taoïste a donc pour ambition de comprendre, pour le corriger, un manque de sagesse, d’équilibre émotionnel ou d’éthique chez son patient avant que ces disharmonies d’ordre Yang ne provoquent la maladie, des symptômes physiques d’ordre Yin (dans la matière).
Pour être un thérapeute efficace, le médecin doit donc parfaitement connaître tous les ordres hiérarchiques dans l’univers, chez l’être humain, entre l’homme et l’univers, ainsi que les modes d’interactions de ces divers ordres.

A l’instar du chamane des temps les plus anciens, le médecin doit savoir observer aussi bien la course des étoiles, des saisons ou des marées que les saisons de la vie humaine et, par exemple, la coloration des yeux, de la langue ou de la peau, le timbre de la voix, la transparence et l’éclat du regard, le degré de perspicacité et d’équanimité chez son patient. »

* désigne le processus actif ou passif ayant pour but de prévenir l’apparition, la propagation ou l’aggravation d’une maladie

Pour mieux comprendre les motivations profondes de la médecine chinoise, il faut comprendre « l’état d’esprit » de cette culture si différente de la nôtre :

Une conception cybernétique de la vie

De même que, dans la Chine antique, la fondation d’une ville et l’architecture de manière générale reflètent une vision hiérarchisée du cosmos destinée à maintenir une harmonie en constant devenir entre les hommes et le ciel, la « société » est comparable à un organisme vivant en interaction perpétuelle avec un cosmos vivant, changeant lui aussi, et non un ensemble d’entités individuelles, séparées, comparables aux pièces jetables d’une vaste mécanique.

Connaître les lois qui régissent l’univers revient à connaître également celles qui gouvernent les hommes. Les appliquer à la gouvernance de la société, au niveau aussi bien individuel que collectif, permet de maintenir une harmonie, un équilibre à long terme, car ces lois indiquent aux hommes quels retours, ou feedbacks, destructeurs ou producteurs, peuvent en résulter. Il est donc parfaitement justifié de qualifier la culture chinoise de « cybernétique » (1) et « homéostatique » (2), ainsi que Needham le préconisa.

La médecine taoïste – ou l’acupuncture – obéit aux principes de cette cosmologie. Visant à maintenir chez l’être humain ses capacités homéostatiques, elle est de nature préventive en l’aidant à résister aux agressions extérieures et à s’adapter à ses propres déséquilibres internes, bien que pouvant « réparer » si besoin est.

L’être humain est cependant responsable de sa santé. Pour les taoïstes, les sensations usent l’être humain, car elles diminuent en lui « substance et puissance », c’est-à-dire ces forces de vie que sont la matière organique et son capital énergétique.

(1) Homéostatique : du grec homoios « semblable et statos « qui se tient », désigne la tendance des organismes vivants à stabiliser leurs diverses constantes physiologiques. Concept suivant lequel tout système vivant, des micro-organismes aux macrosystèmes climatiques, obéit aux mêmes phénomènes de régulation. Il est désormais admis que la dimension psychologique de la santé est subordonnée aux circonstances socioculturelles et à l’environnement naturel dans lequel l’être humain est immergé.

(2) Cybernétique : du grec Kubernetes « pilote », principe qui signifie que tout retour ou feedback trop brusque risque de conduire la partie régulée à faire un écart plus important dans l’autre direction, jusqu’à entrer dans une oscillation incontrôlable (une guerre par exemple).

La langue chinoise ne possède pas de terme pour traduire ce que les occidentaux entendent par médecine : le mot yi représente en haut à gauche des flèches dans un carquois, en haut à droite un graphisme signifiant « tuer avec une arme » et, en bas, la représentation d’une boisson fermentée non identifiée…

Souvenirs pas si lointains du chamanisme dont les pratiques sont restées longtemps présentes dans la religion populaire avant d’être absorbée par le taoïsme et le t’chan ou bouddhisme chinois qui, parvenu au Japon, donna naissance au Zen. Le taoïsme envisage l’homme dans sa totalité, c’est-à-dire dans son environnement sans cesse changeant entre le Ciel et la Terre.

C’est pourquoi, selon lui, les pulsations du cœur de l’être humain fusionnent avec celles de l’énergie universelle, le t’chi, dont une partie lui a été dévolue à la naissance.

Le but de la médecine taoïste est de mettre le patient en harmonie avec la « destinée universelle », constituée par l’ensemble des lois du Tao, ou principe d’équilibre et de complémentarité entre les énergies Yin et Yang, toutes deux à l’origine du monde.

Toutes les techniques chinoises sont fondées sur un principe : la circulation de l’énergie, le t’chi, auquel s’ajoutent cinq puissances transcendantes ou agents régnant sur le monde.«

Source : onsaitcequonveutquonsache

via Aidersonprochain.com