ISIS au Moyen-Orient : A qui profite le crime ?

Qui tire les marrons du feu qui s’abat sur le Moyen-Orient ? Qui se réjouit de ces conflits et qui a tout intérêt à ce que ça dure le plus longtemps possible ? Qui, au bout du compte, se moque des idéologies, des tenants et aboutissants politiques tout en les exploitant ?

Nous avons étudié la géo-politique mondiale vue sous l’angle du pétrole (1). Ces conflits allumés un peu partout ont des sources à la fois politiques et économiques diverses et imbriquées. Regardons maintenant le sujet sous l’angle du lobby militaro-industriel..

Soyons précis avant d’aborder ce sujet : La guerre coûte cher aux États. (2), et les États, c’est nous.  Les premiers bénéficiaires sont les fabriquants d’armes et leurs intermédiaires. Mais d’une certaine façon, comme pour toute activité florissante,  l’État récupère également une partie des bénéfices. 

Que dire  de la France et de sa politique guerrière ?

« La résultante de ce complexe militaro-industriel français au début du XXIe siècle est Nexter, Panhard et Renault Trucks Defense pour le terrestre, EADS, SAFRAN et Dassault, pour l’aéronautique, Thales et Sagem pour l’électronique, DCNS pour le naval, MBDA pour la missilerie. Le tout étant sous la maîtrise d’œuvre de la DGA (direction générale de l’Armement) qui assure le suivi des programmes nationaux et la cohérence stratégique des travaux de recherche et développement. Les liens forts entre la DGA (ingénieurs à statut militaire) et les entreprises de défense permet de parler a juste titre de « complexe militaro-industriel ». »

Les exportations d’armes représentent un marché mondial de 62,8 milliards d’euros sur la période 2003-2007. La France avec 7,7 % de part de marché se situe en quatrième position après les États-Unis (52,3 %), le Royaume-Uni (13,7 %) et la Russie (8,2 %). Ce marché est réputé pour son manque de transparence (malgré la convention de l’OCDE contre la corruption) et par la présence d’opérations de « compensations » pouvant être demandées par l’acheteur (par exemple des opérations de transfert de technologie).

Sur la période 1999-2008, les principaux clients de la France étaient l’Arabie saoudite, la Grèce, l’Inde et les Émirats arabes unis (EAU). Les exportations représentent le tiers du chiffre d’affaires du secteur.

L’État joue un rôle de soutien dans la préparation des contrats. Néanmoins celui-ci est censé veiller à ce que les conventions internationales soient bien respectées7. (Source Wikipédia  : http://fr.wikipedia.org/wiki/Complexe_militaro-industriel_fran%C3%A7ais

Vous trouverez la réponse tout seuls. Voici une analyse côté Empire :

Quand l’intensification des frappes aériennes contre ISIS réjouit un géant de l’armement comme Loocked-Martin

Alors, qui est en train de gagner la guerre? Isis? Nous? Les Kurdes (ne les oublions pas) Les Syriens? Les Irakiens? Nous souvenons-nous même de la guerre?  Pas du tout.

Nous devons dire la vérité.

Alors laissez-nous maintenant faire l’éloge des armes les plus connues et de ceux qui les ont engendrées.

Le prix des actions montent en flèche en Amérique pour ceux qui produisent les bombes de la coalition, les missiles, les drones et les avions qui participent à cette dernière guerre.  Pour tous ceux qui sont impliqués (sauf pour les cibles des bombes et des missiles et ceux qu’ils combattent) – c’est un film à grand spectacle (une mascarade)  du début à la fin.

Les actions de Lockheed Martin – père du :   «Tous pour un et un pour tous » missile Hellfire – sont en hausse de 9,3 pour cent au cours des trois derniers mois.

Raytheon – qui a un grand bras israélien – a augmenté de 3,8 pour cent.

Actions de Northrop Grumman partage la même  augmentation de  3,8 pour cent.

Et les actions de General Dynamics ont augmenté de 4,3 pour cent.

Lockheed Martin – si il a volé sa formule publicitaire à Alexandre Dumas dans les 3 Mousquetaire, a surtout rendu célèbre les tirs de roquettes effectués par les drones Reaper, par la destruction des fêtes de mariage sur l’Afghanistan et le Pakistan, et par ses avions irakiens.

Pas d’inquiétude.  Les bénéfices flambent. Lorsque les Américains ont décidé d’étendre leur bombardement en Syrie en Septembre – pour attaquer les ennemis du président Assad à peine un an après avoir d’abord proposé de bombarder le président Assad lui-même – Raytheon a obtenu un contrat 251m $ (156 M €) pour fournir la marine des États-Unis avec plus de missiles de croisière Tomahawk.

Agence France-Presse, qui fait le travail que Reuters faisait quand il était un véritable agence de nouvelles, nous a informé que le 23 Septembre, les navires de guerre américains ont tiré 47 missiles Tomahawk. Chacun coûte environ 1,4 M $. Et si nous avions dépensé cet argent immoral dans la lutte pour la guérison  d’Ebola, croyez-moi, il n’y aurait pas plus d’Ebola.

Laissons ici le coût politique de ce conflit. Finalement , la guerre contre Isis nourrit Isis. Pour chaque membre Isis mort, nous en créons trois ou quatre de plus.

Et si ISIS est vraiment  « apocalyptique », le « mal », la « fin-du-monde » comme l’institution nous le présente- (mes mots viennent du Pentagone et de nos politiciens, bien sûr) – alors tous les résultats en hausse pour Lockheed Martin, Raytheon, Northrop Grumman et General Dynamics signifient encore plus de combattants ISIS.

Ainsi, chaque drone ou F / A-18 chasseur-bombardier que nous envoyons est porteur d’un virus, chaque missile est un germe Ebola pour l’avenir du monde. Pensez-y.

Permettez-moi de vous donner un rapport en temps réel de la dépêche de reporter Dan De Luce sur les ventes d’armes à l’agence de nouvelles française.

« La guerre promet de générer plus d’affaires non seulement de contrats du gouvernement américain, mais d’autres pays dans une coalition de plus en plus large, y compris les Etats européens et arabes … Outre les avions de chasse, la campagne aérienne [sic] devrait stimuler l’appétit pour le ravitaillement en vol des avions de surveillance tels que les avions U-2 et P-8 l’espionnage et la robotique [sic nouveau, les emplois] les drones …  Les entreprises de sécurité privées, qui ont profité largement de la présence américaine en Irak et en Afghanistan, sont également optimistes quant au fait que ce conflit produira de nouveaux contrats pour conseiller les troupes irakiennes « .

 

C’est évidemment scandaleux. Le même groupe meurtrier d’hommes armés que nous avons envoyés en Irak vont être envoyé pour enseigner à nos «alliés» en Syrie – milices laïques «modérés», bien sûr – les mêmes tactiques vicieuses qu’ils ont utilisés contre les civils en Irak. Et les mêmes missiles – au profit énorme, naturellement – vont être utilisés sur les peuples du Moyen-Orient, Isis ou non. C’est pourquoi le rapport De Luce est peut-être le plus important de toute la guerre dans la région.

J’ai toujours soutenu que les victimes civiles de ces fabricants d’armes doivent poursuivre ces conglomérats géants chaque fois que leur nièce ou grand-père est tué. Dans la bande de Gaza et la Cisjordanie, des Palestiniens choisissent de conserver les bouts et fragments de missiles de fabrication américaine qui ont tué leurs parents innocents, avec l’idée qu’un jour ils pourraient être en mesure de mettre les entreprises devant les tribunaux.

Les civils libanais ont fait de même. Mais ils ont reçu une »compensation » – avec la bénédiction de qui ?  je me le demande-  et ont été persuadés de ne pas poursuivre  cette idée.  Et les fabricants d’armement, si bien décrits dans « Major Barbara » de George Bernard Shaw, s’en sont tirés.

Il y a beaucoup d’avocats à New York qui seraient prêts à défendre ces causes, j’en ai rencontré pas mal aux US sur la base, si je gagne, je me paie. Jusqu’à présent, ils n’ont pas trouvé preneurs. Il serait temps que ça se fasse.  Pourquoi les marchands de morts s’en sortirait-il comme ça ?
En attendant, le Pentagone peut continuer à mettre en avant des projets de loi : «C’est très dur de dire non quand vous êtes en guerre, »  déclare la semaine dernière  une personne qui a  des «liens» avec l’industrie des armes.

ARTICLE DE :

(2)  http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/419587/guerre-contre-l-ei-la-facture-americaine-s-eleverait-a-un-milliard-par-mois