Le bio c’est vraiment meilleur pour la santé !

Les attaques contre le bio ne manquent pas.  La guerre de communication fait rage, guerre à laquelle les industries agro-alimentaires ne sont bien sûr pas étrangères. Là encore, il n’est pas difficile lorsque l’on possède le nerf de la guerre, d’arroser des « spécialistes » qui pondront des études allant dans le sens désiré, comme pour tous les scandales qui émaillent une société obsédée pr le profit.

Cet article est publié par le « Quotidien du Médecin ». C’est une bonne nouvelle. Le milieu médical est plutôt conservateur, et ce genre d’infos publiées dans leur colonnes ne peut qu’aider à faire bouger les mentalités.

« Nous avons montré sans l’ombre d’un doute qu’il existe des différences de composition entre les aliments issus de l’agriculture biologique et ceux issus de l’agriculture conventionnelle », affirme dans une étude publiée dans « British Journal of Nutrition », le Pr Carlo Leifert spécialiste en agriculture écologique à l’Université de Newcastle.

Et cette différence est en faveur des aliments bio : « Notre étude démontre que le choix d’aliments produits selon les normes de l’agriculture biologique peut conduire à une consommation accrue d’antioxydants nutritionnellement souhaitables et à une exposition réduite aux métaux lourds toxiques. Elle apporte aux consommateurs de nouvelles informations importantes par rapport à celles disponibles jusqu’à présent qui étaient contradictoires dans de nombreux cas et ont été souvent source de confusion », poursuit le Pr Leifert.

Anti-oxydants et vitamines

L’équipe internationale qu’il a coordonnée vient de publier une méta-analyse, la plus complète jamais entreprise, de 343 études parues dans des revues scientifiques à comité de lecture et comparant la teneur en éléments nutritifs des aliments issus des deux modes de production. Les résultats mettent en évidence des concentrations en antioxydants tels que les polyphénols de 18 à 69 % plus élevées dans les aliments bio que dans les autres. Or « De nombreuses études ont établi un lien entre les antioxydants et une réduction du risque de certaines maladies chroniques, notamment des maladies cardiovasculaires et neurodégénératives, et de certains cancers », soulignent les auteurs.

Des différences moins importantes mais encore statistiquement significatives ont également été retrouvées pour les caroténoïdes et les vitamines. Selon les auteurs, « le fait de passer d’une consommation classique à une consommation de fruits, légumes et céréales bio (ou des aliments préparés à partir de ces produits) augmenterait l’apport en polyphénols de 20 à 40 % (et jusqu’à 60 %) pour certains d’entre eux et ce, sans prise supplémentaire de calories ».

Métaux lourds et pesticides

La concentration en métaux lourds toxiques est également significativement plus basse. Dans le cas du cadmium, l’un des 3 contaminants métalliques avec le plomb et le mercure pour lesquels la Commission européenne a fixé des concentrations maximales admissibles, les taux sont inférieures de près de 50 % dans les cultures bio que dans les cultures conventionnelles.

Les taux d’azote, de nitrate et de nitrite sont également plus faibles respectivement de 10 %, 30 % et 87 %. Quant aux résidus de pesticides, la probabilité d’en trouver dans les aliments bio est 4 fois moins importante que dans les produits issus de l’agriculture conventionnelle.

Les résultats de cette étude contredisent ceux d’une méta-analyse de 2009 réalisée pour l’Agence britannique de sécurité des aliments (Food Standards Agency) selon laquelle les deux modes de production étaient équivalents en termes nutritionnels. « La principale différence entre les deux études est le temps » fait observer le Pr Leifert. Entre les deux, la recherche s’est étoffée et on est passé de 46 publications à plus de 300, ce qui a permis « d’utiliser des méthodes statistiques plus appropriées pour tirer des conclusions plus définitives » comme l’indique le Dr Gavin Stewart, un des co-auteurs, spécialiste des méta-analyses.

Toutefois cette étude financée conjointement par l’Union européenne – 6° programme-cadre – et le Sheepdrove Trust (un fonds de charité britannique soutenant la biodiversité) n’est qu’une étape, prévient le Pr Leifert : « Il y a maintenant un besoin urgent de réaliser des études d’intervention chez l’homme et de suivi bien contrôlé de cohortes spécialement conçues pour identifier et mesurer les effets sur la santé des aliments biologiques. »

Dr Lydia Archimède

PUBLIÉ PAR : http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualite/sante-publique/le-bio-c-est-meilleur-pour-la-sante-selon-une-revue-de-343-etudes#.U8YbesIqs9Q.twitter

Dans le même sens, le rapport (un peu indigeste car très pointu) de l’ AFSSA devenue l’ANSES depuis, paru en 2003, fourni dans un commentaire de l’article.

https://www.anses.fr/sites/default/files/documents/NUT-Ra-AgriBio.pdf

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