L’afsa réévalue la toxicité du bisphénol A à la hausse !

Comme d’habitude, les choses sont très longues et très débattues…  L’enjeu économique est d’importance dans la mesure ou le bisphénol A, comme vous le verrez dans le tableau ci-dessous, intervient dans de nombreux domaines industriels.
Comme d’habitude, on attend une catastrophe sanitaire indéniable pour interdire !
C’est tout de même curieux comme le fameux « principe de précaution »est appliqué pour certaines choses et pas d’autres… A moins que, (et là, ma parano ressort), à moins donc que ce qui touche à la stérilité, et donc, à l’extension de la population trop importante paraît-il pour la planète, ne soit pas un effet secondaire très motivant ? Allez savoir….  Pas grave, quand il sera enfin interdit chez nous, on pourra toujours l’écouler dans le tiers-monde comme on le fait déjà pour certains produits chimiques interdits ! (Je précise :  c’est du cynisme)
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Le bisphénol A utilisé dans la fabrication de nombreux contenants alimentaires, dont les bouteilles en plastique mais aussi les canettes et les boîtes de conserve, est à nouveau mis en cause dans la progression inquiétante de l’infertilité masculine. 

 L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu public, vendredi 17 janvier, un avis provisoire sur le bisphénol A (BPA) – une molécule utilisée dans de nombreux contenants alimentaires, de plastiques et de produits d’usage courant. 

Dans ce texte d’étape, l’agence européenne basée à Parme (Italie) dit s’être penchée sur « plus de 450 études portant sur les dangers potentiels pour la santé associés au BPA » et a identifié « des effets indésirables probables sur le foie et les reins, ainsi que des effets sur la glande mammaire, liés à l’exposition à cette substance chimique ». L’EFSA recommande ainsi de diviser par dix la dose journalière admissible (DJA), celle-ci devant passer de 50 microgrammes par jour et par kilo de poids corporel (µg/j/kg) à 5 µg/j/kg.

Ce seuil, qui correspond à la quantité de BPA présumée ingérable tout au long de la vie sans risque pour la santé, demeure provisoire, le panel de l’EFSA précisant que les connaissances sur le sujet sont « en constante progression ». L’agence précise toutefois que le niveau de risque présenté par le BPA pour la santé des consommateurs lui apparaît « faible », l’exposition de la population étant jugée « bien inférieure » à la DJA provisoirement révisée à la baisse. 

Parties prenantes, organisations non gouvernementales et scientifiques indépendants pourront, jusqu’à la mi-mars, apporter des commentaires critiques au rapport provisoire. Le texte définitif ne sera adopté qu’au printemps.

En dépit de la révision à la baisse de la dose-limite, des critiques commencent à se faire jour sur certains choix opérés par l’EFSA dans son passage en revue de la littérature scientifique. « L’EFSA continue de s’appuyer sur les deux mêmes études que dans son précédent rapport, assure le Réseau environnement santé (RES), dans un communiqué du 18 janvier. Ces études datant de 2002 et 2008 ont été faites par la même auteure, travaillant dans un laboratoire dépendant de l’industrie chimique. Ces études ont fait l’objet de critiques répétées publiées dans la presse scientifique mettant en évidence le caractère frauduleux de leur conception. » Un article collectif co-signé par une trentaine de chercheurs, publié en mars 2009 dans la revue Environmental Health Perspectives, avait en effet soulevé d’importants biais expérimentaux dans les études en question.

Pour le Réseau environnement santé, « l’EFSA continue de nier 95 % des données scientifiques publiées ». En particulier, l’association attire l’attention sur le fait que l’étude-pivot sélectionnée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a été écartée par les experts de l’EFSA. Dans son dernier avis sur le BPA, publié en mars 2013, l’Anses établissait des valeurs de référence équivalant à une DJA entre 1 000 et  2 000 fois inférieure à celle provisoirement proposée par l’EFSA. Selon l’Anses, cette valeur de référence est supposée protéger l’enfant à naître de tout risque ultérieur de cancer de la glande mammaire, lors d’une exposition de la mère.

Les expertises de l’EFSA et de l’Anses divergent donc d’un facteur 2 000 environ. L’agence française a annoncé, dans un communiqué du 17 janvier, qu’elle transmettrait avant le 13 mars ses commentaires à son homologue européenne.

Source : Nature Alerte