Pétrole : l’UE enquête sur une manipulation des prix

 

Alerté par un groupe hongrois, la Commission européenne enquête sur la fixation des prix pétroliers.

L’UE a perquisitionné les locaux de Royal Dutch Shell, de BP et de Statoil.

 

 

Il s’agit d’une enquête de grande ampleur et on n’avait pas vu cela depuis le scandale du Libor. Un producteur d’éthanol hongrois a dit mercredi avoir alerté la Commission européenne sur le rôle de l’agence Platts dans la fixation des prix pétroliers, contribuant ainsi à inciter les autorités de la concurrence à lancer une enquête auprès de trois grandes compagnies pétrolières.

Pannonia Ethanol, un novice sur le marché européen de l’éthanol, est ainsi devenue la première entreprise à publiquement dire qu’elle s’était plainte auprès de Bruxellesdans ce dossier.

Perquisitions chez trois géants

La Commission européenne a perquisitionné les locaux de Royal Dutch Shell, de BP et de Statoil, soupçonnant une manipulation des prix pétroliers. L’exécutif européen a dit mardi qu’il suspectait les groupes concernés d’avoir passé des accords anti-concurrentiels touchant à la soumission de prix à Platts, leader mondial de l’information sur les prix pétroliers, filiale de McGraw Hill.

Il craint que les sociétés concernées se soient entendues pour transmettre à Platts des informations faussées sur les prix afin de manipuler les prix publiés de certains produits pétroliers et biocarburants.
La CE souçonne par ailleurs un abus de position dominante, empêchant l’émergence de nouveaux participants, toujours dans l’optique de fausser les prix publiés.

Pannonia Ethanol a dit avoir contacté Platts au printemps dernier afin d’avoir accès au système « market-on-close (MOC) » de l’agence, une fenêtre journalière d’une demi-heure pendant laquelle elle détermine les prix sur la base des enchères, des offres et des transactions des entreprises participantes.

Un comportement très étrange

L’agence d’information sur les prix pétroliers, numéro un mondial de son secteur, a mis en place une procédure contraignante pour les entreprises qui voudraient devenir contributeurs à l’évaluation des prix. « Nous ne cessions de recevoir de nouvelles choses à faire pour pouvoir entrer dans le système. Platts ne cessait de nous dire qu’elle exerçait une « discrétion éditoriale » et nous a jamais fourni de vraie raison pour ne pas nous laisser entrer », a déclaré Eric Sievers, directeur général d’Ethanol Europe, société holding de Pannonia Ethanol.

« Le comportement de Platts nous a paru très étrange et certainement pas du tout professionnel et donc, au bout du compte, nous sommes allés voir la Commission. Elle nous a écoutés et posé beaucoup de question. »

Eric Sievers a précisé que Pannonia Ethanol a dit aux autorités européennes qu’elle vendait souvent de l’éthanol à un prix inférieur à celui qui était échangé dans le système de Platts.

Source : Wikistrike