Crash pétrolier : Made in USA

Point de vue très Intéressant sur le crash pétrolier d’un blog spécialisé dans le business de l’énergie. Au-delà de la pression économique sur la Russie, l’Iran et le Vénézuéla, vous verrez que, sur le plan intérieur, malgré la fermeture des puits de gaz de schiste, l’administration US se considère comme bénéficiaire de cette manœuvre.

Au-delà de l’offre et de la demande, de nombreuses spéculations tournent autour des raisons du crash pétrolier et de ses instigateurs. L’OPEP et surtout l’Arabie Saoudite ont été désignés comme responsable naturel de la chute des cours. Cependant une hypothèse tend à démontrer qu’il s’agit bien d’une attaque coordonnée et réfléchie et que Washington, à défaut d’en être le chef d’orchestre, fait partie de la chorégraphie.

L’attaque américaine sur les cours pétroliers est d’autant plus habile qu’elle permettrait, entre autre, à Washington de se dégager de la bulle spéculative sur les forages de schiste. En quelques années, les junk bond sur les exploitants d’huile de schiste ont explosé à plus de 173 milliards $ et menaçaient de reproduire l’épisode financier de 2008. En tout cas, l’ampleur de la chute a probablement dépassé les espérances de ses investigateurs.

Coup des freins des investissements des majors pétrolières

Certains éléments tendent à démontrer la plausibilité de cette hypothèse. Alors que l’Agence Internationale de l’Energie s’inquiétait d’une pénurie de pétrole pour le 2ème semestre 2014, paradoxalement dès le mois de janvier 2014, les plus grandes majors américaines et européennes tranchaient dans leurs plans d’investissements comme si elles avaient eu vent d’un séisme à venir.

En juin, bien que le baril surfait au sommet de la vague, Goldman Sachs pronostiqua une chute drastique des cours à 70$ d’ici à la fin de l’année. Au même moment, la FED américaine annonçait la fin de son Quantitative Easing (QE) et l’arrêt de l’injection de milliards dans l’économie, et par ricochet, dans l’extraction de schiste.

En Europe, Mario Draghi, un ancien de Goldman Sachs qui avait manipulé les chiffres de la Grèce et qui au lieu de terminer sa course en prison devint de le Directeur de la Banque Européenne, partagea son idée de réaliser un QE afin de sauver l’économie du Vieux Monde. De mois en mois il repoussait sa mise en place et de toute évidence il savait que la baisse du pétrole allait l’aider dans son entreprise. Il est fort probable que d’ici à la fin janvier 2015, le Quantitative Easing européen sera introduit bénéficiant du gros coup de pouce d’un baril à 50$. Un timing idéal. Cerise sur le gâteau, la chute prévue de l’Euro, ne pénalisera pas l’achat en dollar d’un pétrole devenu bon marché.

 

Pétrole: des chiffres invérifiables

Bien que le pétrole soit d’une nécessité vitale pour les pays, les chiffres qui entourent cette matière première restent un mystère. La Chine ne publie aucun chiffre fiable; l’opacité règne avec les membres de l’OPEP et même les USA, au travers de l’EIA (Energy Information Administration), publient des chiffres de production que l’on pourrait traiter de fantaisistes. Depuis plusieurs mois, la hausse de la production américaine est miraculeusement linéaire, comme tracée par la main invisible d’Excel, alors que sur le terrain la chute de la production de schiste est bien marquée.

C’est avec ces données incomplètes que la production pétrolière est côtée sur les marchés. La spéculation joue un rôle primordial dans ce business. Une annonce intelligemment placée ou une entente entre investisseurs peut facilement influencer les marchés. Il suffit d’être dans le cercle d’amis pour tirer son épingle du jeu.

 

A qui profite le crime?  Au niveau des bénéficiaires

Les premiers gagnants se trouvent dans le monde de la finance dont les hedge funds qui ont participé à cette attaque ainsi que des bancaires comme Goldman Sachs.

L’administration américaine touche le jackpot : l’équipe d’Obama voit d’un très bon oeil le coup de frein à l’exploitation de schiste car si sa bulle économique continuait sur sa trajectoire, elle pouvait menacer à nouveau l’économie durant une campagne présidentielle. Les USA contemplent aussi les dégâts sur l’économie Russe alors que la baisse des carburants va doper l’économie US. Le domaine des huiles de schiste passera à la trappe, mais de toute façon, il n’était pas promis à un long avenir.

Grâce à des coûts d’extraction minime, l’Arabie Saoudite sunnite, le Koweit, les Emirats ont la capacité de faire face à ce désagrément passager. Il est d’autant plus supportable qu’il a l’avantage de mettre sous pression financière l’Iran chiite et ses alliés russes et vénézuéliens totalement dépendants d’entrées massives de pétrodollars.

Cela fait bien longtemps que l’Europe n’a plus son mot à dire au niveau énergétique mondiale. Mais le vieux continent devient sans le vouloir un bénéficiaire collatérale qui peut conjuguer la baisse des prix du pétrole et le nouveau QE pour tenter de redynamiser son économie détruite par un baril à plus de 100$.

Il faudra attendre quelques mois pour vérifier la justesse et la pertinence de cette lecture géopolitique. Une seule certitude: l’année 2015 semble placée sous le signe des surprises, des rebondissements et des bouleversements.

SOURCE DE L’ARTICLE :

http://www.2000watts.org/index.php/home/edito/1100-krach-petrolier-est-si-elle-etait-made-in-usa-.html

 

 

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