Construisez un silo à compost

Votre jardin regorge de matériaux bons à composter ? Discret, facile d’utilisation, adoptez le silo à compost. Voici le modèle de celui utilisé dans les jardins de Terre vivante, en Isère.
Le compostage des « déchets » du jardin n’est pas en soi quelque chose de compliqué. Un bon mélange des matériaux disponibles – tontes de gazon, restes de culture, feuilles mortes… -, un ou deux brassages, deux ou trois arrosages : en quelques mois, ces matériaux grossiers se transformeront en une matière première précieuse pour les plantes comme pour le sol.Le compostage en silo est bien adapté pour un jardin de taille moyenne – 400 ou 500 m2 -, comprenant un potager de 50 à 100 m2, une pelouse, des arbres…. Son principal avantage est de tenir peu de place. Les matériaux à composter sont stockés à l’abri des regards, tout au long de la saison de jardinage. L’élaboration du compost se fait avec un minimum de manutention.

A vos outils

Voici le modèle d’un silo utilisé dans les jardins de Terre vivante. Ses avantages sont :

  • sa conception, très simple,
  • l’utilisation de matériaux peu onéreux,
  • une manutention du compost facilitée.
  • Il est composé de deux compartiments solidaires (dimensions : 1 mètre en tous sens pour chaque compartiment), chacun pouvant s’ouvrir sur le devant, de façon à avoir accès au compost. La contenance de chacun de ces compartiments est d’un mètre cube (1).
  • Prenez soin de le placer à l’ombre d’un arbre ou d’une haie, de façon à être à l’abri du vent et du plein soleil.

Le matériel nécessaire

  •  12 piquets en châtaigner, d’1,50 m de haut, taillés à l’équerre sur 2 faces ;
  •  10 longueurs de 2 mètres de planches, de 27 mm d’épaisseur et de 25 cm de large environ* ;
  •  6 planches de coffrage de 2 m de long et 15 cm de large ;
  •  2 tasseaux de 3 x 4 cm de section et d’1,20 m de long ;
  •  des vis cruciformes de 50 mm.

* Vous pouvez très bien utiliser des planches non délignées, plus économiques et tout aussi efficaces ici.

Mise en place de l’ossature

©Christian Galinet©Christian Galinet

1. Plantez 8 des piquets de châtaigner pour former le cadre des deux silos ; il doit rester 1.10 m minimum hors sol.2. Vissez dessus les planches comme suit :

– utilisez 4 planches pour le fond ;

– coupez les 6 autres à dimension pour les parois latérales et la paroi de séparation;

– laissez un jour de 2 à 3 cm entre chaque planche : cet espace libre permettra une aération du tas de compost, cette circulation de l’air étant indispensable à une bonne fermentation.

Réalisation des deux portes frontales

©Christian Galinet©Christian Galinet

En fait de portes, il s’agit de pouvoir ouvrir etfermer les silos par un système très simple de planches coulissantes, facilement maniables.

1. Plantez les 4 piquets de châtaigner restants en vis à vis des 4 piquets déjà en place, en laissant un espace de 4 cm environ ; jumelés 2 par 2, ces piquets serviront de guide.

2. Découpez les planches de coffrage à dimension : elles doivent pouvoir coulisser sans effort dans les guides ainsi réalisés.

Réalisation des renforts

©Christion Galinet©Christion Galinet

Le cadre des silos peut avoir tendance à travailler, une fois les silos remplis. Pour les rigidifier, une astuce toute simple : les parois latérales sont rendues solidaires par la mise en place des 2 tasseaux, chacun étant muni d’une encoche à son extrémité. Ces tasseaux sont enlevés quand vous intervenez dans les silos, et remis aussitôt après.

Variante

Dans un grand jardin, vous pouvez très bien envisager de travailler avec trois silos. Ceci offre deux avantages :

  • réaliser un premier compost à la fin du printemps et un deuxième à l’automne ;
  • permettre un deuxième brassage (lors du transfert du silo 2 au silo 3), et vérifier ainsi le bon déroulement du compostage tout en accélérant le processus.

Du bon usage des silos à compost

Les matériaux secs (bois de taille, tiges séchées de fleurs, feuilles…) sont mis en tas au fur et à mesure de la saison, dans le deuxième silo (silo n° 2). Pendant ce temps, le premier (silo n° 1) est plein du compost de l’année, en cours de réalisation. Il reçoit quotidiennement les matériaux humides qui fermentent rapidement (restes de cuisine, tontes de pelouse…), incorporés au compost en formation au fur et à mesure des apports.

A l’automne, le silo n° 1 est vidé : le compost obtenu est quasiment parfait, grumeleux, sent bon l’humus… Bref, il est prêt à l’emploi.

Le contenu du silo n° 2 (matériaux secs) est alors versé dans le silo vacant n° 1. Y sont ajoutés et mélangés les matériaux issus du nettoyage du jardin, abondants à cette époque de l’année : restes de culture, feuilles mortes… Si vous en avez la possibilité, ajoutez-y un peu de fumier, un matériau excellent pour le compost. Le processus de compostage va alors se faire, tout naturellement. Il faudra 8 à 12 mois pour obtenir un compost mûr. Seule contrainte : le surveiller, principalement en été ; s’il fait très sec, n’hésitez pas à l’arroser.

Rémy Bacher et Yves Perrin

Image à la Une : © Jean-Jacques Raynal

http://www.terrevivante.org/543-construire-un-silo-a-compost.htm